Invisibles et vulnérables, les précaires sont (re)devenus les chevilles ouvrières de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les années 2000 ont vu leur nombre exploser : ils représentent désormais un quart des personnels et la tendance se poursuit. Une enquête nationale lancée au cours de l’hiver 2010 par le collectif des auteurs de ce livre a mis au jour leurs conditions de travail et de vie. Comme dans d’autres mondes professionnels, la faiblesse des rémunérations et le manque de reconnaissance exacerbent les rapports hiérarchiques, brisent les individus et dégradent la qualité du travail. Les contrats courts entravent l’acquisition des compétences et contrarient une condition fondamentale de l’activité scientifique : disposer de suffisamment de temps pour faire des découverts sérieuses.
La précarisation des personnels d’universités et des organismes de recherche disqualifie le secteur tout entier, portant atteinte à la production des connaissances et mettant en péril la transmission des savoirs à des millions d’étudiants.